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13 juillet 2012 5 13 /07 /juillet /2012 08:48

Coup de théâtre à la section socialiste de Guînes, fief d’Hervé Poher. Quarante militants ont

 rendu leur carte au PS. Une décision que la députée Brigitte Bourguignon déplore.

C’est le début du dernier acte sur la scène socialiste guînoise. Sans le vouloir, le secrétaire de la section PS locale Yves Lefebvre a ouvert mardi soir les vannes libérant un torrent de démissions. « C’est une

décision toute personnelle », explique Yves Lefebvre, « je ne voulais pas attendre l’exclusion et j’ai donc annoncé aux militants mon intention de démissionner de mon poste de secrétaire de section et de quitter

le Parti Socialiste. » Le démissionnaire évoque ici une menace d’exclusion brandie par Martine Aubry devant tous ceux qui ont soutenu la candidature dissidente d’Hervé Poher. Selon le maire de Rinxent, la première secrétaire du PS aurait fait cette promesse en public sur le marché de Caudry. Selon Catherine Génisson  « Ce que Martine Aubry a dit à Caudry, c’est que les candidats dissidents seraient exclus ». Quant à l’exclusion des soutiens aux dissidents, Catherine Génisson dit : « ça n’a jamais été dit explicitement. De toute façon, si cela devait être fait, ce serait déjà fait. » Si le Parti Socialiste a laissé refroidir la marmite, les socialistes les plus proches d’Hervé Poher n’ont pas digéré le bouillon, au point de rendre leur carte. Parmi les démissionnaires, on retrouve sans surprise le maire de Guînes, Marc Médine.

On peut néanmoins s’interroger sur le moment où interviennent ces démissions. Pourquoi ces militants fidèles à Hervé Poher et Alain Méquignon n’ont-ils pas claqué la porte quand le duo dissident a été exclu par Martine Aubry ? La réponse d’Yves Lefebvre : « Il faut se rappeler les échéances. Nous étions aussi en campagne pour le candidat socialiste François Hollande. Nous n’allions pas démissionner alors qu’il fallait que le Parti Socialiste gagne cette élection, et nous y avons, je pense, contribué à notre niveau. Ensuite, nous avons travaillé exclusivement pour la campagne d’Hervé Poher. Les élections sont terminées, le moment était venu. En démissionnant, je suis allé au bout de ma démarche de soutien à Hervé Poher. »

 

« Avec Yves, on se marrait bien »

Brigitte Bourguignon n’a probablement jamais cru qu’on lui lancerait des rose à Guînes. Il n’empêche : « Je déplore ces démissions, à titre personnel. Je voudrais leur dire une fois de plus que je n’avais rien demandé... La campagne a été dure, mais les élections sont terminées, et mon seul souci aujourd’hui était de raccrocher les militants. Je ne suis pas rancunière, je voulais travailler avec eux. » L’ex-concurrente

 d’Hervé Poher estime « que cette section, mais c’est vrai pour beaucoup d’autres sections à l’échelle nationale, a pris le défaut de soutenir une personne, et non un projet. Ma conception du militantisme, c’est de défendre des idées, de travailler sur le fond, pas sur la forme. Sinon, on est un club de supporters. Finalement, en misant tout sur sa personne on prend les militants en otage, et ça ne me plaît pas. »

Brigitte Bourguignon annonce au passage la tenue d’un séminaire ouvert à tous les militants socialistes de la sixième circonscription. Cette journée de travail se conclura, elle l’espère, par une Fête de la Rose

« avec la venue d’une personnalité.»

Des Fêtes de la Rose, Brigitte Bourguignon en a organisé, justement avec son ex-camarade guînois Yves Lefebvre : « Yves et moi, nous nous connaissons très bien, depuis longtemps. On organisait des Fêtes de la Rose, un peu à l’arrache, et on se marrait bien... Maintenant il dit partout que je suis une "parachutée"...

Je prends acte de ces démissions et je les regrette. Mon but, c’est de reconstruire.»

La section guînoise compte une centaine de militants dont beaucoup n’ont pas assisté à la réunion de mardi pour cause de vacances estivales. Si bien qu’une seconde vague de démissions est attendue d’ici la rentrée, et pourrait bien laisser cette fois la section exsangue. Ni Hervé Poher, ni Marc Médine n’ont donné suite à nos sollicitations. Catherine Génisson s’est exprimée ici en tant que militante, la direction de la

fédération socialiste du Pas-de- Calais étant toujours sous tutelle de la rue de Solférino, suite aux soupçons de financement occultes pesant sur Jean- Pierre Kucheida.

Nord- Littoral 12/07/2012

Local, fédéral, des points de vue divergents

Catherine Genisson est droite dans ses bottes roses

: « Je comprends l’amertume d’Hervé Poher, mais l’investiture de Brigitte Bourguignon repose sur une décision du bureau fédéral qui s’est aperçu que peu de circonscriptions étaient briguées par des femmes et qui a donc tranché en faveur de la candidate. La campagne s’est déroulée de façon propre. Les citoyens ont souhaité la majorité de François Hollande. Je comprends l’attachement de ces militants à Hervé Poher, mais je regrette leur décision. D’ailleurs, je considère que quand on a des choses à

dire, il vaut mieux les dire de l’intérieur que de l’extérieur.»

Bernard Chaussoy, maire de Rinxent, secrétaire de la section socialiste locale depuis nombre d’années, était en première ligne des soutiens à Hervé Poher : « La section de Guînes était évidemment plus marquée que les autres, je ne suis pas étonné de la décision de ces militants. Pour ma part, je leur avais conseillé d’attendre que soit mises à exécution les menaces d’exclusion des soutiens aux candidats dissidents. Je connais et je respecte Mme Bourguignon, mais j’étais un fervent partisan de Poher. » Bernard Chaussoy demeure un militant socialiste « Je ne crois pas avoir à rougir de mes scores aux élections, et je paie ma cotisation au Parti Socialiste .Alors, s’ils ne veulent plus de moi… » En revanche, quand on lui parle du séminaire que va organiser Brigitte Bourguignon en septembre avec tous les militants de sa circonscription, il est formel : il n’ira pas !

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