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12 juin 2012 2 12 /06 /juin /2012 18:49

Meeting Poher 06.06 (4)

 Mesdames et Messieurs

   Le 29 novembre 2010, j’annonçais devant le conseil fédéral du Parti socialiste ma candidature pour être le futur député de la nouvelle 6ème circonscription.

   Le 1er décembre 2011, les militants me désignaient, à 84% pour être le candidat légitime, avec Alain Méquignon comme suppléant.

   Le 4 décembre 2011, Le Parti Socialiste, dédaignant le vote des militants, désignait Madame Bourguignon comme candidate officielle, prétextant un « brutal besoin de parité ».

   Le 28 avril 2012, madame Martine Aubry, profitant d’un « marché électoral », à Lumbres, annonçait que nous étions, Alain et moi-même, exclus du parti… sans avoir été invités à nous expliquer, sans avoir été entendus, sans avoir été respectés un minimum. Ce jour de marché là, nous avons été jetés comme de vulgaires déchets.

   Ma candidature, accompagnée d’Alain Méquignon, se voulait une démarche de volonté collective, d’ambition territoriale et de changement générationnel. Certaines personnes, habitées par un sectarisme politique,   l’ont transformée, malheureusement, en un combat : Combat pour défendre notre droit à la parole, combat pour notre dignité et combat pour notre honneur. Nous étions des militants irréprochables ; nous sommes des responsables, des élus et tout simplement, nous sommes des hommes… Et à ces différents titres, nous avions le droit à un minimum de considération et de respect. Nous ne sommes pas que des pions, des numéros ou de la pâte à modeler.

   Et parce que nous avons été affectivement et moralement touchés et que nous avions une véritable ambition pour ce territoire, nous avons décidé de continuer le combat, d’aller encore plus loin dans le combat. Sans l’investiture d’un parti, sans machine politique derrière nous et sans les moyens alloués à une telle démarche. Nous nous sommes lancés, avec des centaines de citoyens, dans une belle et grande aventure.

   Et nous avons fait campagne avec notre cœur, avec notre espoir et avec les gens. Pas avec une machine. Nous avons créé un comité de soutien qui avec le temps est devenu une vaste chaine d’amitié et qui le restera, j’en suis sûr.

   Et le résultat est là : 11300 voix  soit 20,79% des votants, avec 13 candidats, dans une circonscription difficile. Qualifié pour le deuxième tour. Seule circonscription du Nord-Pas-de-Calais où il peut y avoir une triangulaire. Et tout cela, sans investiture, sans parti politique mais avec un seul slogan : « Justice, vérité, expérience. »

   Certes, nous ne sommes pas arrivés les premiers,  mais nous avons eu le droit à la parole et ça, nous l’avons regagné. Certes, nous ne sommes pas arrivés les premiers mais notre honneur a été rétabli et ça, nous l’avons regagné. Certes, nous ne sommes pas arrivés les premiers mais nous pourrions être le fléau de la balance pour le 17 juin et ça, les coupeuses de têtes ne l’avaient pas prévu.

   Alors depuis 48 heures, nous nous amusons de voir dans la presse, des supputations, des suppositions, des déclarations : nous découvrons que des voisins ou d’anciens amis osent nous offrir des conseils : ils feraient mieux de s’occuper de leur cyphose car ils sont bossus à force de courber l’échine.

   On dit que le parti socialiste va prendre contact avec moi : Pas de chance, mon téléphone est en dérangement… Et depuis quelques temps, seuls mes vrais amis peuvent me joindre.

   On dit que madame Bourguignon a pris ou va prendre contact avec moi… Je ne sais pas pourquoi : je n’étais pas fréquentable avant le 10 juin… je ne vois pas pourquoi je le serais devenu subitement…

   Aussi, que les choses soient claires : depuis 48 heures, pas de tractations ; pas de négociations ; pas de magouillages… On fait peut-être cela dans les officines des partis politiques, mais pas chez moi, pas pour nous. Ce n’est pas le genre de la maison.

   Alors, qu’allons-nous faire ?

   Tout d’abord confirmer que, quels que soient les évènements, nous ne réintégrerons pas notre ancien parti politique. Etre un socialiste, c’était, pour beaucoup d’entre nous, être un défenseur de certaines valeurs : la démocratie, la tolérance et l’humanisme. Or, apparemment, ce n’est plus le cas !

   Ensuite maintenir la chaine d’amitié qui s’est créée autour de nous. La bataille était rude, l’aventure était belle et nous avons beaucoup appris au contact de tous nos sympathisants.

   Et enfin, pour dimanche prochain, et c’est surtout cela qui vous intéresse, après avoir regardé les résultats, canton par canton, ville par ville, presque bureau de vote par bureau, Alain et moi avons décidé, avec l’accord de tout notre comité de campagne, de ne pas redéposer notre candidature pour le second tour.

·        Parce que le combat aurait été noble mais qu’une victoire finale semblait improbable ;

·        Parce qu’il faut savoir ne pas aller trop loin et que nos décisions engagent aussi des maires, des élus, des présidents d’association, de très nombreux citoyens et tous ceux qui défendent une certaine notion de la ruralité. Tous ces gens-là  sont devenus nos amis et nous ne voulons pas les mettre en porte-à-faux pour l’avenir. Ils ont aussi droit au respect.

·        Et surtout, parce que, quel que soit le résultat, nous serions accusés, tous ensemble, d’avoir influé, en nous représentant, sur ce résultat.  Or nous avons été irréprochables durant toute cette belle campagne, respectant toutes les opinions et tous les engagements. Nous ne voulons pas faire un faux pas au dernier moment.

   Voilà ce que nous voulions vous dire. Nous avons commencé et nous continuerons une belle aventure. Nous n’avons pas cédé à l’obscurantisme partisan et nous avons rétabli notre dignité… Ca fait sans doute un peu pompeux et démodé, mais quand on fait de la politique avec honnêteté et avec son cœur, on est forcément un peu démodé. Mais ça ne nous gêne pas. 

   Nous avons voulu faire de la politique autrement… Les dénigreurs professionnels oseront dire que tout cela était inutile. C’est faux car pour nous et pour des milliers de gens, ce n’était pas inutile.  Et de toute façon… Comme disait l’autre, « C’est bien plus beau, lorsque c’est inutile ».

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